Catherine Hambursin, institutrice en Wallonie le projet de distribution de fruits et légumes à l'école "ne peut réussir qu’avec un accompagnement"
La Commission européenne vient de lancer un plan de distribution de fruits à l’école dans tous les états-membres à l’occasion de la foire agricole de Libramont. Ce programme est financé à hauteur de 90 millions d’euros par an, ces fonds étant destinés à acheter et à distribuer des fruits et légumes frais dans les écoles. Interview de Catherine Hambursin, institutrice en maternelle depuis 1989 à Rixensart (Wallonie), à la sortie de la conférence de présentation du programme européen.
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Catherine Hambursin, institutrice à Rixensart en Wallonie: « Je trouve que l’initiative est très intéressante, mais j’ai peur que l’on se perde dans les démarches administratives.» (© Terre-net Média) |
Catherine Hambursin : « Je trouve que l’initiative est très intéressante, mais j’ai peur que l’on se perde dans les démarches administratives. J’aimerais surtout savoir si les personnes qui prennent les décisions, en particulier ceux qui fixent les modalités du programme, sont déjà venues sur le terrain, dans nos écoles. Si l’on demande aux instituteurs de rédiger des rapports ou des dossiers, des gens motivés n'iront pas jusqu'au bout de la démarche. La façon dont sera décidé le suivi administratif est cruciale pour la réussite du projet.»
Terre-net Média : Quels sont, selon vous, les éléments qui peuvent poser problème lors de l’application du programme proposé ?
Catherine Hambursin : « je pense qu’il faut prendre compte tous les aspects pratiques. Parfois les décideurs se limitent aux bonnes intentions de principe sans les prendre en compte, comme ici la gestion des déchets de ces fruits et légumes distribués, le circuit d’approvisionnement... Ce sont ces détails qui peuvent décourager les bonnes volontés. Je pense que ce genre de projet ne peut réussir qu’avec un accompagnement, par exemple avec des formations pédagogiques. On pourrait de cette façon impliquer les parents, des associations... Ce programme ne doit pas être seulement de la poudre aux yeux qui cache une grande charge de travail ou de contraintes. »
Terre-net Média : En terme d’origine des produits, qu’auriez-vous suggéré ?
Catherine Hambursin : « Je pense immédiatement au système Gac* et le système de paniers bios. Les fruits et légumes sont de qualité, et les prix sont très raisonnables. Je suis sûre que des personnes auraient été intéressées. J’habite dans un petit village, et je croise souvent les parents des enfants dont j’ai la charge en allant chercher mes paniers. Cela me facilite la tache pour faire de l’éveil au goût dans mes classes. J'organise ponctuellement des ateliers en faisant goûter aux enfants ces fruits de saison suscitant avec eux une discussion sur ce qu’ils mangent à la maison. C’est une initiative individuelle, que j'estime importante, surtout sur des enfants en bas âges. A 6 ans, comme le veut le programme de la commission, je crains qu’il soit déjà trop tard.»
* : Groupement d’achat commun
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